Petit catalogue d’idées souvent entendues à propos du vélo…
et nos éléments de réponse.
Le vélo, en ville, c’est dépassé.
Faux ! Dans de nombreuses villes d’Europe, la pratique du vélo regagne du terrain : à Copenhague, Cologne, Munich, Barcelone… En France, la tendance s’amorce aussi dans un nombre croissant de villes : Strasbourg, Nantes, Grenoble, Rennes, mais aussi Lyon, Paris…
Les systèmes de vélos en libre service ont même rendu le vélo très « tendance » !
Les gens n’ont pas envie de rouler à vélo en ville.
Faux ! C’est à cause du trafic automobile que les gens hésitent à se déplacer à vélo. Dans toutes les villes qui ont eu le courage de modérer la circulation, la population retrouve rapidement le plaisir de se déplacer à bicyclette facilement et sans danger. Même sans véritable réseau cyclable, la pratique du vélo a énormément augmenté dans les villes d’Italie du Nord quand elles ont créé leurs Zone a « traffico limitato ». Comme la voiture, le vélo nous laisse entièrement libre de nos horaires.
Le vélo urbain, c’est culturel. On n’est pas aux Pays-Bas !
Faux ! On rencontre des exemples de villes cyclables dans toute l’Europe, dans les pays latins comme dans les pays anglo-saxons, en France comme ailleurs. Une des 3 grandes villes européennes où la part du vélo est la plus élevée est italienne : Ferrare.
Tout est une question de volonté politique. Certains maires, en France, ont décidé de rendre leur ville cyclable et d’en faire un argument électoral (Strasbourg, Lorient, Grenoble, Paris…)
Le vélo, c’est fatigant.
Faux ! C’est moins fatigant que la marche à pied ou le stress d’un embouteillage. Les personnes âgées le savent bien. Rouler à bicyclette en ville, c’est augmenter son autonomie sans se fatiguer.
Plus de la moitié des déplacements urbains en voiture sont inférieurs à 3 km : sur cette distance, on ne met pas plus longtemps à vélo, sans forcer. Faire ses courses à vélo, ce n’est pas faire la course !
Le vélo en ville, c’est très dangereux.
Faux ! Statistiquement, il n’est pas plus dangereux que de circuler à vélo que d’être piéton.
Les statistiques d’accidents de la circulation montrent qu’utiliser un deux-roues à moteur est effectivement très dangereux. Mais rouler à vélo, est 8 fois moins dangereux, car les cyclistes roulent à vitesse modérée, et ont tendance à choisir des itinéraires plus tranquilles s’ils ne se sentent pas sûrs d’eux.
Le port du casque est sujet à vive discussion: il est conseillé, car, évidemment, statistiquement, avec un casque les traumatismes craniens sont moins graves… comme ils le seraient pour les piétons et les automobilistes s’ils portaient un casque.
Mais, les récents bilans annuels de l’Observatoire National Interministériel de Sécurité Routière (ONISR), cités par la FUBicy, (Vélocité n°104. février 2010) montrent que dans les accidents qui entrainent un traumatisme crânien, le cycliste est moins concerné que le piéton ou l’automobiliste (le pourcentage des blessés par accident de la route touchés au crâne est de 17% chez les cyclistes, 24% chez les automobilistes, et 26% chez les piétons).
Ce qui justifie que le port du casque à vélo, en ville notamment où il constitue une contrainte, ne soit pas obligatoire et laissé à l’appréciation de chacun.
Impossible d’éviter le vol des vélos.
Faux ! Le vol n’est pas une fatalité. Les cyclistes eux-mêmes sont très négligents. En attachant son vélo à un point fixe, dans un endroit pas trop risqué, avec un cadenas haute sécurité en U, on divise le risque au moins par 10.
Et puis, il y a les intempéries…
Pas de problème ! Il n’y a que quelques jours par an où les intempéries sont vraiment gênantes. Il existe des protections pratiques et efficaces, vous pouvez arriver impeccable à un rendez-vous d’affaires ou à une rencontre galante même quand il pleut.
D’ailleurs, il pleut plus souvent au Danemark qu’en France, et cela n’empêche pas que près de 30% des habitants de Copenhague se déplacent à vélo.
Impossible de faire ses courses à vélo…
Faux ! On peut faire ses courses ailleurs que dans un hyper-marché. Ce n’est souvent pas plus cher cher, car à vélo, les frais de transport sont insignifiants. On fait ses courses un peu plus souvent mais à proximité. Et puis il existe une vaste gamme de sacoches et de paniers… Aux Pays-Bas, il est interdit de construire un hypermarché sans accès vélo ou bus.
Les cyclistes gênent le trafic automobile.
Faux ! C’est évidemment le contraire : ce sont les automobilistes qui gênent le trafic cycliste. Une voiture prend 4 fois plus de place en roulant qu’un vélo sur la chaussée. Si 20 % des déplacements se faisaient à bicyclette, il y aurait bien moins d’embouteillages… Encourager la pratique de la bicyclette, c’est améliorer l’accessibilité du centre-ville et revivifier ses commerces.
Les cyclistes font n’importe quoi. Ils ne respectent pas le Code de la route.
Faux ! Un cycliste commet des infractions, mais pas plus qu’un automobiliste. Simplement, ce sont souvent des infractions différentes : les voitures ne respectent pas les distances de sécurité ou la priorité des voies cyclables ; les cyclistes remontent les sens interdits ou anticipent le feu vert quand la configuration du carrefour ne leur permet pas de passer en sécurité dans le flot de voitures.
Parce qu’il se sent vulnérable (pas de carrosserie), le cycliste est généralement prudent. Le Code n’est pas adapté au trafic cycliste, il est temps de le réformer, comme vient de le faire récemment la Belgique en adoptant un Code de la rue .
Les aménagements cyclables, c’est cher.
Faux ! Une piste cyclable, ce n’est pas gratuit, mais c’est environ 20 à 50 fois moins cher qu’une rocade urbaine de 2 x 2 voies (à même capacité horaire). Avec l’argent de 5 km de rocade urbaine on couvre une grande ville d’un réseau complet d’aménagements cyclables.
Pour faire des aménagements cyclables, il faut un « schéma directeur ».
Pas nécessairement ! Un schéma directeur, c’est beaucoup de bureaucratie et c’est impossible à suivre à la lettre. Il vaut mieux des « principes directeurs » et beaucoup de pragmatisme. Par exemple : profiter des travaux de voirie pour réaliser des aménagements, faire simple et sûr, associer les usagers aux projets et aux réalisations, commencer par répondre aux besoins les plus manifestes : aménager les abords des écoles, des campus, des équipements sportifs…
Repris d’un article de la Fub.